LES FICHES PRINCIPAUX PROBLÈMES DE FERTILITÉ :
C’est quoi l’infertilité chez l’ homme ?

Par le Docteur Véronique Bied Damon, gynécologue spécialiste de la PMA.

 

Tandis que vous enchaînez les tentatives avec application, bébé se fait attendre et vous perdez confiance ? Pas de panique, ça ne marche pas toujours du premier coup !

On parle d’infertilité masculine lorsque l’homme rencontre des difficultés à procréer après 1 an de rapports sexuels réguliers.

A l’issue de plusieurs mois d’essais infructueux, le médecin ou le gynécologue prescrit généralement un bilan de fertilité complet pour Madame et Monsieur, avec un spermogramme qui reflète la spermatogénèse en analysant le nombre, la mobilité et la morphologie des spermatozoïdes.

 

Qu’est-ce qui peut provoquer l’infertilité masculine ?

L’infertilité masculine est dépistée d’abord par le spermogramme.
On parle d’oligoasthénotératospermie (OATS) qui peuvent avoir plusieurs origines

  • La baisse du nombre : on parle d’oligospermie, voire d’azoospermie si absence complète de spermatozoïdes.
  • La baisse de la mobilité (<40%) = asthénospemie.
  • La baisse des forme typiques (morphologie) = tératospermie si < 15 %

 

Les principales causes sont :

  • L’origine immunologique : l’hypofécondité masculine peut également cacher une origine immunologique. Elle se caractérise par la présence d’anticorps anti-spermatozoïdes fixés sur le spermatozoïde.
  • L’andropause: pendant masculin de la ménopause, elle se manifeste chez environ 20 % des hommes de plus de 50 ans en provoquant notamment une baisse de la testostérone. L’âge de sa survenue et son intensité sont variables d’un individu à l’autre.
  • Varicocèle (Varice sur le testicule) qui augmente la température du testicule et diminue ainsi la spermatogénèse.
  • Antécédents infectieux (Oreillons) et MST (Gonocoques, mycoplasmes et Chlamydia).
  • Ectopie ou traumatisme testiculaire.
  • Recherche d’un environnement toxique (tabac, polluants) ou d’une exposition à la chaleur (fièvre, fourneaux, boulanger, station assise prolongée, obésité, varicocèle).
  • Plus rarement un déficit hormonal où une anomalie génétique est dépistée.

 

Infertilité versus stérilité

Etat immuable, la stérilité de couple ne laisse aucune chance à une grossesse spontanée. L’infertilité devient ainsi stérilité lorsque la probabilité d’une grossesse est égale à zéro, ce qui est heureusement très rare. Les principales causes de stérilité sont :

  • L’azoospermie : absence de spermatozoïdes dans le sperme,
  • L’absence de trompe,
  • La ménopause précoce : absence de production d’ovocyte.

 

Mon couple est-il concerné par l’infertilité masculine ?

En cas de difficulté à procréer, le spermogramme est le principal test de fertilité masculine prescrit par le médecin ou l’urologue pour vérifier la quantité, la forme et le comportement des spermatozoïdes.

 

Les valeurs normales définies par OMS sont :

Nombre (quantité) = > 15 Millions / ml

Mobilité totale > 40 % et mobilité progressive > 30%

Forme typique > 15 %

 

A l’issue de cet examen, le médecin est susceptible d’étayer son diagnostic par un test de migration survie (TMS) pour déterminer le nombre de spermatozoïdes mobiles après sélection. Ce test TMS oriente le choix du type d’AMP : IA (>1 M de spermatozoïdes mobiles en TD/ml) ou FIV/ICSI (<1 M spermatozoïdes mobiles en TD/ml).

 

Parfois une biopsie testiculaire, des dosages hormonaux, un caryotype ou encore une échographie testiculaire seront proposés. Le MAR Test permet quant à lui de rechercher une cause immunologique en révélant la présence d’anticorps « anti-spermatozoïdes » fixés sur le spermatozoïde lui-même.

Ces anticorps sont responsables d’agglutinats dans le sperme, d’asthénospermie, ou encore d’un test post coïtal mauvais (ou TPC ou test de Hünher).

Dans 10% des cas, les bilans de fertilité ne permettent pas de comprendre la cause du problème de reproduction, on parla alors d’infertilité inexpliqué.

Consulter spécialiste pour un suivi psychologique peut également aider à comprendre son infertilité, afin d’améliorer sa prise en charge.

 

Contre l’infertilité masculine, que faire ?

Hormones, vitamines et anti oxydants, antibiotiques ou autres anti inflammatoires, l’ensemble des traitements proposés pour booster les spermatozoïdes requiert 3 mois pour produire des effets bénéfiques sur le sperme.

 

Une prise en charge PMA (Procréation Médicalement Assistée) peut également vous être proposée. Selon l’origine de l’infertilité masculine, la technique privilégiée peut alors être l’insémination artificielle (IA), ou la Fécondation In Vitro (FIV), avec ou sans don de gamètes mâles, avec ou sans injection du spermatozoïde dans l’ovocyte, selon la qualité des spermatozoïdes.

 

Les hommes ayant tendance à s’identifier à leurs spermatozoïdes, il convient de ne pas négliger l’interaction de l’infertilité masculine sur leur psychisme.
Se sentant atteints dans leur virilité, un soutien psychologique peut alors leur permettre de dédramatiser la situation.

 

 

Comment booster les spermatozoïdes ?

Commencez par adopter une bonne hygiène de vie afin d’augmenter les chances de produire en bonne quantité des spermatozoïdes mobiles !

En pratique, il s’agit pour Monsieur :

  • D’avoir une vie saine avec une alimentation sans pesticides.
  • De ne pas consommer de tabac, d’alcool ni d’autres toxiques (cannabis).
  • De ne pas laisser son portable dans la poche (ondes électromagnétiques).
  • D’avoir un équilibre psychique et gérer au mieux le stress.
  • D’éviter la prise de certains médicaments (voir avec votre médecin).
  • D’avoir un poids correct (BMI entre 20 et 30).
  • D’éviter toutes sources de chaleur (jeans serrés, saunas fréquents ou bains chaud, sport intensif, station assise prolongée)

Un accompagnement par des compléments alimentaires contenant vitamines, minéraux et oligoéléments aide à éviter les carences et peut venir contre balancer d’éventuels effets toxiques des facteurs environnementaux.

La fièvre pouvant altérer le sperme pendant presque 3 mois, surveillez-la et consulter si besoin. Dans le cadre d’un parcours AMP, un report peut alors être envisagé afin d’attendre la normalisation du spermogramme au bout de ces 3 mois.

Dans tous les cas ne lâchez rien, la concrétisation de votre rêve de parentalité vous fera vite relativiser tous ces petites contraintes !

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